Noires, poèmes

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Sybille de Bollardière


Noires

Chaque nuit réinvente le monde

Poèmes 

Illustrations de l'auteure


16 Avril 2024

100 pages 14€


version numérique sans les illustrations (Kindle) 7,50 €


Extraits :


Tout a commencé par une autre vie que la mienne

Un soir sans sommeil, la révélation de ne pas être soi

La petite fille couchée dans les draps

   Ni tout à fait cette autre, plus âgée

 Gardienne libre et sauvage d’un présent immatériel

Cet autre moi dont je ressens chaque pensée

Chaque geste

 

Je n'ai pas cinq ans et soudain

Je ne sais plus d'où je viens

Je vis chaque soir mon ubiquité entre deux mondes

Un temps

J'ai pensé qu'il me suffirait de fermer les paupières

D'invoquer dans le noir

Le grand intermittent des prières

Qui lui, doit bien savoir

Comment retourner d'où je suis

Comment retrouver le livre des nuits

Ma mémoire ancienne

(Une autre vie)

....


A celui qui passe en bleu du regard

Furtif et appuyé

D'une main chassant l'ennui et ce qui s'ensuit

J'offrirai l'ailleurs qu'il réclame

Des replis de forêts près du Baïkal

Jusqu'aux sentiers de lune qui montent vers le Nord

 

Là-bas, l'enfance comme une île engloutie

Livre nos morts à la dérive des courants

Pour la splendeur d'une danse boréale

(Boréale)

....

...Dans la chambre sous les toits

Ouverte aux combles des nuits

Les brouillons d’amour s’offraient des paradis bleu marine

Une page d’illusions parfois

De celles que l’on se lit glacés au petit matin

Dans le souvenir des corps et l’envie des mots 

Oui, tout cela avant d'écrire un jour...

(Muse)


...Les mots n'atteignent rien mais je voyage avec eux

Passagère et libre

Parfois la lenteur nous prend en otage

Pour repeindre le monde sous d’autres couleurs

C'est ainsi que je passe le temps sous les nuages

(Les nuages)


...Plus haut, plus bas

La rime arrimée se défend

La poésie c'est le gouffre du connu

Elle se dérobe sous nos pas, sous nos mots

Elle échappe à nos tentatives d'arraisonnement

Et le silence n’en finit pas d’expier

 

Aucun ne reviendra

Aucun l'indéfini nous ouvre les abîmes

Nous privant à jamais

De quelqu'un, quelque chose à venir, à revenir

Aucun efface les limbes du possible

Aucun n’est jamais revenu

Il n'y a plus aucun espoir

(Lapidation en bleu)